Au Sarawak, l’un des deux états malais de l’île de Bornéo, « ceux de l’amont des rivières » sont les premiers touchés par la destruction massive des forêts. Les Penan, ex-nomades, sont aujourd’hui dans le cœur du tourbillon : comment continuer à vivre quand tout s’effrite autour de soi, quand le paysage qui donne sens à l’existence disparaît entraînant avec lui langue, pratiques, esprits ? Certains d’entre eux, chasseurs-conteurs, se confrontent à l’arrivée d’une compagnie de déboisement, et tracent le chemin du film : nous, les Penan. Ensemble, la communauté se raconte dans la lutte à la mort, et nous ouvre la porte de la Forêt. L’apocalypse, c’est la fin d’un monde -l'amorce d'un nouveau. Le film, traversé par le chant de ceux qui se refusent cependant à abdiquer, raconte l’intime entremêlement de la vie douce à la lutte qui fait rage à l’ombre des grands arbres, et dessine les lignes de résistance des uns et des autres.